Le blog d’un instit en week-end ou en vacances…
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Category — A l’école

Le prénom de nos mamans

Comme l’exige la tradition, j’accompagnais cette année mes petits élèves dans la réalisation de cartes pour la fête des Mères. Nous étions arrivés dans la phase un peu plus libre, où chaque enfant ajoutait un petit mot personnel pour sa maman.

La petite Célia était en train de me montrer son « Maman je t’aime » réalisé de sa plus belle écriture. Et puis là, mon petit Yanis vient me tirer le bas du T-shirt : « M’sieur, m’sieur… ». Je sens qu’il est dans son état d’excitation comme le jour où il a compris que 8 était la moitié de 16.

- M’sieur, m’sieur !

- Oui Yanis ?

- Ma mère… ma mère…

- Oui ?

- Ma Mère, elle s’appelle Maman !

Je n’ai pas pu faire autrement que de prendre mon air le plus surpris :

- Noooon ?! La mienne aussi !

Et Célia de compléter :

- Toutes les mamans s’appellent Maman !

J’aime la simplicité de ces découvertes quotidiennes.
Je ne sais pas si Yanis a été déçu ou non que d’autres mères portent le même nom que la sienne, mais j’imagine la tête de l’adulte qui lui demandera le nom de ses parents s’il se perd un jour sur la plage !

juillet 29, 2019   1 197 lectures   Commentaires fermés

Nos mamans

Il a fallu plusieurs mois pour que tu me parles de ta maman. Elle était morte à ta naissance, et j’avais l’impression de lire dans tes yeux humides une sorte de responsabilité coupable… Tu ne t’en rends pas compte, mais tu n’y es pour rien, petit bonhomme, d’être né, sans elle, à cette vie que tu croques à pleines dents.

Tes coups de colère, tes bêtises, tes mots blessants prononcés trop vite, faisaient ressortir cette culpabilité. Si tu savais comme tu m’as ému le jour où tu m’as avoué, en sanglotant, ton impuissance à t’améliorer, comme si après avoir perdu ta maman, tu provoquais de façon involontaire la perte de ceux qui t’entourent.

Alors ce soir, en voyant tes sanglots prolongés et le chagrin de quitter tes « nouveaux » copains et ton maître, tu m’as forcément remué. La séparation est toujours difficile, surtout après une année passée à établir une relation de confiance, de sourires, de curiosité…

Cette fois encore plus, les circonstances étaient particulières : moi aussi, j’ai perdu ma maman. C’était la semaine dernière. Mon histoire était reliée à la tienne par le hasard d’un cœur balbutiant. J’ai connu et aimé la mienne pendant 37 ans. Je n’ai pas voulu t’en parler, tu n’as même pas connu la tienne. Et pourtant, du haut de tes 6 ans, tu m’as montré plus d’une fois que tu l’aimes comme si elle était auprès de toi chaque jour.

La tristesse du temps qui passe est-elle si particulière qu’elle s’abat sur nous au moment où une période s’arrête, et non au fil des secondes passées ? La vie serait bien triste si nous pleurions sur chaque minute passée ! Au contraire, nous les savourons, nous en jouissons le plus possible… et le spleen arrive lorsqu’on se retourne sur le bon temps qui semble se terminer.

Ce soir, si tu avais les lèvres salées, inondées par tes larmes non retenues, j’ose croire que c’est parce que tu as vécu pleinement cette année scolaire. Les joies et les plaisirs passés ne sont pas perdus, au contraire, ils font fructifier la suite à la lumière de quelques heures partagées. C’est ce que je te souhaite,  à toi qui a été comme mon petit frère le temps de quelques mois : prends soin de toi et de ceux dont tu t’entoures, nos mamans veillent sur nous.

juillet 4, 2014   7 463 lectures   10 commentaires

J’ose le dire : j’aime mes vacances.

Je vous mets dans le contexte : je suis instit.

Là, dans votre tête, un flot d’images passe : la blouse grise de l’instituteur de l’ancien temps, un homme respecté du village. Puis très vite s’estompent ces images jaunies pour laisser place à celles beaucoup plus actuelles de ces paresseux de fonctionnaires, toujours en vacances, souvent en grève, en train de se plaindre de leurs conditions : les parents ceci, le ministre cela, l’inspecteur blabla, les syndicats gnangnan, et les enfants, ce n’est plus c’que c’était… Bref, le mode « café du commerce » avec une teinte de « hein, ma bonne dame… ».

La réalité ? Elle n’existe pas. Il y a des réalités.

Ces jours-ci, une annonce a été faite par le Ministre de l’Éducation Nationale pour reporter la journée de pré-rentrée prévue initialement le 29 août. Cela a été présenté dans les médias comme une demande des enseignants (depuis, ces-derniers ont crié, ô grand jamais, qu’ils n’avaient pas réclamé de ne pas travailler en aôut…), puis affiché comme une nécessité informatique de début de contrat (vous comprenez, on a survécu au bug de l’an 2000, mais on a peur du passage du 31 août au 1er septembre pour quelques fonctionnaires).

Le message qui est retenu au niveau global : « les enseignants sont tous des fainéants, il refusent de travailler en août ». Pour beaucoup de professeurs, ce fut une ombre à leur image : on les présente encore comme des paresseux toujours prêts à pinailler sur des détails, surtout quand il s’agit de leur avantage principal, les vacances !

Eh bien souffrez, ou jouissez, à votre convenance, que j’enfonce un peu le clou dans ce sens : je suis ravi de cette journée supplémentaire de vacances. Les mois de juillet et d’août sont des pépites dont je savoure, depuis ma tendre enfance, les instants ensoleillés, reposés, insouciants, déconnectés de l’école… Alors nous faire reprendre un vendredi 29 août, c’est un peu comme finir un puzzle dont il manque une pièce, ou retirer un demi-point à un 20/20… Il manque quelque chose qui agit sur l’ensemble du tout.

Je suis très heureux de cette préservation de mon mois d’août, et je paierai consciencieusement ma journée due, moi le pauvre enseignant à qui on a déjà raboté par petites doses mon beau mois de juillet (a)doré.

Arrêtons donc, dans la profession, de vouloir nous affranchir des clichés. Tous mes collègues, et moi le premier, aimons les vacances prolongées, les récréations au soleil, les élèves calmes au travail, les parents souriants de voir leur enfant heureux. Ce n’est pas pour cela qu’on est paresseux, et que pendant la récréation (ensoleillée), on n’est pas en train de trouver une solution pour le petit Kévin qui perd pieds dans sa classe… Ce n’est pas non plus pour ces raisons que lorsqu’on rencontre des problèmes de fatigue, de communication, de réussite des élèves, de gestion de groupe, on ne se démène pas pour faire correctement notre métier.

D’ailleurs, à tous ceux qui envient ma situation professionnelle, osez le concours ! C’est facile d’entrer, paraît-il, et l’Éducation Nationale recrute…

Ah, sinon, pour le détail : certes, je suis ravi d’être encore en vacances le 29 août, mais je serai ce jour-là en tong et en short, dans ma classe, pour préparer mes étiquettes, mes affiches et mon matériel…

mai 17, 2014   3 272 lectures   6 commentaires

Comment l’école tue la créativité

Voici une fable, traduit de l’anglais, que j’aime beaucoup. Elle montre à quel point l’expérience de l’adulte peut tuer la créativité des plus jeunes. La chute est vraiment terrible…

Un jour un petit garçon partit pour l’école. C’était encore un bien petit garçon, et l’école était fort grande.
Mais quand le petit garçon découvrit qu’il pouvait arriver à sa classe en entrant directement par la porte de la cour, il se sentit content. Et l’école n’avait déjà plus l’air aussi grande.

Un matin, alors que le petit garçon était à l’école depuis un certain temps, la maîtresse dit : « aujourd’hui, nous allons faire un dessin. » Il aimait bien faire des dessins.
Il savait en faire de toutes sortes : des lions et des tigres, des poules et des vaches, des trains et des bateaux. Il prit sa boîte de crayons et commença à dessiner.

Mais la maîtresse dit :
- « Attendez ! Ce n’est pas encore le moment de commencer ! »
Et elle attendit jusqu’à ce que tout le monde ait l’air prêt.
- « Maintenant, dit la maîtresse, nous allons faire des fleurs. »
- Chic ! pensa le petit garçon.
Il aimait faire des fleurs. Et il commença à en faire des magnifiques, avec ses crayons rose et orange et bleu. Mais la maîtresse dit :
- « Attendez. Je vais vous montrer comment faire ».
Et elle en fit une rouge avec une tige verte.
- « Et Voilà, dit la maîtresse. Et maintenant, vous pouvez commencer ».

Le petit garçon regarda la fleur de la maîtresse, puis il regarda ses fleurs à lui. Il aimait mieux ses fleurs que celles de la maîtresse. Mais il ne le dit pas.
Il retourna simplement son papier et fit une fleur comme celle de la maîtresse. Elle était rouge, avec une tige verte.

Un autre jour, la maîtresse dit :
- « aujourd’hui, nous allons faire du modelage ».
- Chouette pensa le petit garçon. Il aimait le modelage. Il savait faire toutes sortes de choses avec la terre. Et il commença à pétrir et malaxer sa boule de terre. Mais la maîtresse dit :
- « Attendez ! Ce n’est pas le moment de commencer. Je vais vous montrer comment ».
Et elle montra à tout le monde comment faire un grand plat profond.
- « Et voilà, dit la maîtresse, maintenant vous pouvez commencer ».

Le petit garçon apprit à attendre, et à regarder et à faire les choses, juste comme la maîtresse. Et bientôt il ne fit plus de choses de lui-même du tout.

Alors arriva que le petit garçon et sa famille déménagèrent dans une autre maison dans une autre ville. Et le petit garçon dut aller à une autre école.

Et le premier jour qu’il était là, la, maîtresse dit :
- « aujourd’hui, nous allons faire un dessin ».
- Chic pensa le petit garçon. Et il attendit que la maîtresse dise quoi faire. Mais la maîtresse ne dit rien. Elle se promena simplement autour de la classe.

Quand elle arriva près du petit garçon, elle dit :
- « tu ne veux pas faire un dessin ».
- Si, dit le petit garçon, qu’allons-nous faire ?
- « Je ne le sais pas avant que tu le fasses » dit la maîtresse.
- Comment vais-je faire ce dessin ? demanda le petit garçon
- « Oh ! Vraiment comme tu veux » dit la maîtresse.
- Et n’importe quelle couleur ? demanda le petit garçon
- « Si tout le monde faisait le même dessin en utilisant les mêmes couleurs, comment saurais-je qui a fait quoi, et lequel est à qui ? »
- Je ne sais pas, dit le petit garçon.

Et il commença à dessiner une fleur rouge, avec une tige verte.

Helen E. BUCKLEY

mars 1, 2014   3 286 lectures   Commentaires fermés

Je n’ai pas pleuré

Ce soir, c’était ma dernière journée de classe de l’année.

Cent quarante-quatre jours à ouvrir les rideaux, à brancher l’ordinateur, à surveiller la cour, à faire des lacets, à écrire la date au tableau, à demander le silence, à tailler des crayons, à consoler de gros chagrins vite oubliés, à corriger des exercices réussis, à ranger mon bureau, à sourire d’un bon mot, à inventer des situations motivantes, à imposer des séances harassantes, à demander à qui appartient ce crayon ou ce manteau oublié, à demander de ranger ses affaires, à ramasser les affaires non rangées, à se rassembler au tapis, à lire des histoires lues déjà 10 fois, à s’émerveiller de la vitesse de lecture de chaque élève, à rouspéter sur le manque soin de chaque enfant, à faire des petits « coucous » à travers les vitres aux anciens élèves, à manger du chocolat à chaque anniversaire, à trouver la classe vraiment trop énervée, à trouver le groupe vraiment trop mou, à bailler, à éclater de rire, à chercher ma connexion Internet, à tweeter…

Et là soudain, sans crier gare, le silence. Lourd. Pesant. Solitaire.

Pourtant, ce que je retiens, ce sont ces dernières minutes, à 16h20, où chaque enfant m’écoute attentivement. Je sens dans leur regard et leur attention après une journée très ludique et bien remplie de jeux, de danses, de musiques et de soleil, que je suis leur « maître », et qu’ils boivent mes paroles comme du petit lait.

Mes chers enfants, s’il n’y a qu’une chose à garder du CP, au-delà d’avoir appris à lire, à compter, à réfléchir, c’est cette petite phrase : « Joyeux, et sans souci » .

La reprise en choeur de la fin du dicton, et les sourires rayonnants sur les mines déconfites par les dernières minutes communes, m’ont convaincu que le message était bien passé.

Alors non, je n’ai pas pleuré. Mais là, dans ma classe vide et dépouillée, mon coeur pleure tout bas.

juillet 6, 2013   3 008 lectures   9 commentaires

Ma vision tendre des choses

Il y a quelques années, j’ai eu en classe le mot d’enfant le plus tendre possible à mes yeux, de la part de 2 élèves :

« on aimerait bien que tu sois notre papa ».

Cela avait été dit avec tellement de douceur et de sincérité dans le regard que je m’étais dit à l’époque que j’avais certainement réussi à établir, au cours de l’année, une relation de confiance et de bien-être dans ma classe, pour que des élèves puissent en arriver à se sentir avec moi comme en famille…

Or, ce matin, je parle de ce mot à l’un de mes contacts sur Twitter, qui me répond immédiatement :

« ralala … ces mamans qui utilisent leur enfant pour draguer le maître !!! ^^ »

Bigre, je n’avais jamais pensé à cette vision des choses. Dès lundi, je prends donc contact avec les (jolies) mamans concernées !

octobre 3, 2010   3 696 lectures   6 commentaires

Règle numéro 3

Lorsque je commence l’année avec mes CP, j’annonce toujours des règles pour une année réussie. Et la règle n°3, c’est de « toujours mieux faire ». Je leur explique qu’on est en classe pour apprendre, mais que même si on est un champion, on peut toujours trouver quelque chose à améliorer.
A force de répéter cette règle, ça finit par devenir une habitude, même pour les bons élèves, de tendre vers l’excellence…

Cette semaine, je proposais dans le cahier d’écriture un entraînement pour l’écriture de la lettre « f » en cursive. Pas évident : la boucle qui monte va à 3 interlignes, celle qui descend à 2 seulement en dessous de la grosse ligne, et il ne faut pas louper sa boucle finale.

Or, en passant discrètement dans mes rangs autour de mes petits élèves très affairés, je remarque que Margaux, qui a déjà une très belle écriture, est en train de mettre en oeuvre ma règle n°3… avec sa propre règle (graduée) !
En effet, patiemment, après chaque boucle, elle pose sa règle sur son cahier pour faire descendre son crayon jusqu’à la boucle de bas ! Incroyable. Si ça tombe, je suis en train de les traumatiser, ces pauvres élèves…

J’ai regardé son petit cirque une dizaine de secondes, l’oeil amusé, puis lui ai fait comprendre qu’elle pouvait ranger sa règle et tracer ses lettres à la main.

A quand l’utilisation du compas pour tracer les boucles des o et des a ?

mars 14, 2010   4 143 lectures   10 commentaires

Revenons à nos moutons !

Hier, en classe, il n’était pas question en classe de bayer aux corneilles ou de dormir comme une marmotte.  Les enfants devaient en effet écrire une recette magique, genre grimoire de sorcière, en complétant un texte à trous avec des propositions. De la bave de… Des plumes de… Une queue de… Une grosse patte de…

Bien-sûr, il y avait des pièges, car tous les animaux proposés n’avaient pas de plumes ou de queue. Il fallait donc être malin comme un singe !

En corrigeant les plus rapides, je renvoie à sa place ma petite Louane, qui avait écrit « des plumes de boa ».

- Un serpent n’a pas de plume, tu devrais le savoir.
(je ne suis pas peau de vache, je lui donne même l’erreur)

Une minute plus tard, une autre élève arrive avec la même erreur, puis une troisième !
Il fallait que je prenne le taureau par les cornes : je rappelle donc à toute la classe qu’il faut associer des choses possibles. Qu’un boa, par exemple, ça n’a pas de patte… ou qu’un crapaud, ça n’a pas de plume… Tout le monde acquiesce, comme si c’était une évidence.

Et pourtant, à mon bureau, les plumes de boa arrivent encore en masse ! Pas possible, ces élèves sont têtus comme des mules, ou ils veulent me faire devenir chèvre !

C’est là que je me suis rendu compte qu’un boa, pour mes p’tits dunkerquois, ça n’était pas un serpent, mais un foulard à plumes utilisé pour le carnaval ! Si j’avais eu une mémoire d’éléphant, je m’en serais souvenu, puisque ça m’était déjà arrivé il y a 2 ans

mars 6, 2010   3 895 lectures   6 commentaires

Des élèves 2.0

Il y a quelques semaines, en classe, comme tous les matins, je pose la question « quoi de neuf ? » qui ouvre une dizaine de minutes consacrées à des petites découvertes de tout genre : le compte-rendu d’une visite, la présentation d’un tour de magie, un petit exposé sur un animal ou une partie du corps humain…

Généralement, les enfants apportent un livre, une revue ou une fiche pour illustrer leur « quoi-de-neuf ». Et ce jour-là, stupeur, ma petite Margaux arrive avec… une clé USB !
Elle y avait déposé une vidéo de son nouveau chaton, et voulait nous montrer à quel point il était joueur…

Heureusement que je suis équipé en classe : ça ne m’a posé aucun souci pour projeter le film sur écran, et Margaux a consciencieusement expliqué les détails de la vidéo… Je ne sais pas pourquoi, j’avais l’impression de vivre une page d’histoire de l’histoire de l’enseignement !

Le plus amusant (pour moi) fut cependant la suite :

Le lendemain, un autre élève arrive lui aussi avec une clé USB, en parlant vaguement de photos de son chien. C’est bien connu, les enfants s’imitent entre eux, je n’allais donc pas freiner son envie d’utiliser des moyens modernes.

J’allume donc mon écran, ouvre la clé USB et n’y trouve qu’un fichier PDF au nom saugrenu… Me disant que les photos y sont certainement intégrées, j’ouvre le fichier, et tombe sur une page blanche. Je descends un peu à la découverte des autres pages, et là stupeur, je tombe sur des explications documentées portant pour titre « la dysfonction érectile » !

Argh. Mon p’tit élève a dû emprunter la clé de son papa sans lui en parler ! Mais ouf, les explications ne comportaient pas d’images trop détaillées…

Vous imaginez bien que désormais, je contrôle le contenu de la clé avant de le projeter aux élèves !

mars 3, 2010   3 898 lectures   8 commentaires

CTRL + Z

Il m’arrive parfois en classe, de me trouver bête.
Déjà plusieurs fois les années précédentes, après une matinée un peu trop bruyante et ponctuée de bavardages, je me suis surpris, après avoir libéré mes élèves, à faire un long « chhhhhut » dans ma classe, alors que les cahiers et les cartables étaient bien silencieux sans les enfants !

Hier, j’ai eu un petit moment de solitude de ce genre.

J’avais noté au tableau, à la craie, quelques exemples pour travailler la notion de nom et de verbe dans la phrase. Des élèves étaient intervenus, et nous avions dégagé ensemble ces notions grammaticales.
Au retour de la récréation, j’efface naturellement mon tableau pour passer aux mathématiques. Et là, regrettant mon geste en pensant que les phrases écrites une demi-heure plus tôt auraient pu resservir pour mon affichage, j’ai eu, une fraction de seconde, le réflexe de chercher des doigts le bouton « annuler la dernière opération » en haut de mon tableau !

Ce bouton n’existait pas, bien-sûr, puisqu’il s’agit d’un classique tableau vert à la craie ! Serait-ce le signe que j’ai vraiment besoin d’un tableau numérique ?
Mais bigre, durant quelques instants, j’ai vraiment eu l’air bête, la brosse dans une main, et l’autre main à la recherche d’un menu imaginaire ! L’honneur est sauf, les élèves ne se sont rendus compte de rien…

On va mettre ça sur le compte de la fatigue d’une première semaine de classe. Que voulez-vous, on ne peut pas être parfait (ni modeste) tous les jours !

février 27, 2010   7 042 lectures   10 commentaires